Je vais vous « raconter »

mon passage récent sur un système d’enceintes actives de studio.
Nous avons déjà eu sur ce forum plusieurs post qui parlaient du matériel Hifi vs Pro.
Souvent, les amateurs de Hifi (dits Audiophiles) sont assez catégoriques sur ce matériel Pro, le caractérisant souvent de non-musical, sans vie, trop froid, trop défini, etc…
J’ai eu beau essayer de relancer le débat en partant du principe que l’œuvre qu’ils écoutent a été construite et validée avec ces matériels, rien n’y fait.
Et souvent, on confond sonorisation (de foire selon Grisou

) et matériel de studio lorsqu’on parle de « Pro ».
Pourtant, par rapport à cette Hifi (HDG essentiellement) totalement figée depuis des années, les technologies ont franchement changé et sont utilisées dans ce matériel décrié.
Voici bientôt 45 ans que je m’amuse à fabriquer, modifier, comprendre et utiliser du matériel de diffusion sonore. Et cela à domicile, durant mes études, au travail depuis 30 ans et même en spectacle à une certaine époque.
Mon ressenti, souvent confirmé lors d’écoutes en salon et démonstrations est que l’évolution de la perception du son chez les audiophiles est devenue quasiment « caricaturale ». Elle s’écarte d’une certaine « vérité » pour se tourner vers des accentuations fréquentielles qui vont donner une couleur agréable au message. Et cette notion de « musicalité » totalement subjective est habillement utilisée par les fabricants, la presse hifi et certains revendeurs.
Alors que dans les studios, à l’inverse, on s’écarte de plus en plus des enceintes typées telles que les JBL de la belle époque (4311-12) ou les Yamaha NS10 par exemple pour aller vers des écoutes plus réalistes.
Pour en revenir aux enceintes actives, malgré l’ancienneté du concept, il n’y a jamais vraiment eu de modèles représentatifs chez les fabricants de Hifi. Quelques essais, plutôt pas mal réussis du temps de l’analogique avec les enceintes asservies (AST Yamaha et MFB chez Philips par exemple) mais rien de convaincant.
Lors du passage aux amplifications et processeurs numériques, on aurait pu imaginer que cela allait donner un coup de fouet au système. Hélas, le rejet de la communauté vis-à-vis du numérique a empêché tout développement dans un marché figé, frileux et peu imaginatif.
Je regrette d’ailleurs que des produits numériques aboutis comme chez Devialet n’aient pas été plus utilisés par les « Intégrateurs de Haut-Parleur dans des Caisses » que sont la plupart des fabricants, pour évoluer vers des systèmes actifs de qualité.
Et étonnamment, toutes ces technologies numériques de corrections, de maintien des HP, d’extension de fréquences, de jeu sur les phases et d’amplification sont utilisées à tout va dans l’ensemble des nouveaux diffuseurs que la grande majorité utilise : barre de sons, écrans plats, enceintes nomades wifi, pack surround, autoradios, etc …
Je remarque également que c’est grâce aux progrès qui ont été réalisés dans les mesures (instruments logiciels et sources numériques), que l’on a pu faire évoluer les enceintes actives de studio vers le niveau auquel elles sont actuellement. Car elles ont fortement changé en quelques décennies. L’exigence des ingé sons et les énormes progrès de l’enregistrement numérique y sont pour beaucoup.
Cela fait plusieurs années que je teste (et mesure ponctuellement) des configurations avec des enceintes passives mono et multi-amplifiées, des enceintes actives Genelec S30 (3 voies assez anciennes), des Dynaudio passives de studios, des amplis de différentes générations, y compris les petits chinois FDA (la claque qualitative en termes de respect de la dynamique et du respect de la qualité du signal).
Beaucoup d’aller et retour entre les différentes configurations.
Parallèlement, après plusieurs salons et écoutes en magasin de Hifi, j’ai constaté que ce que j’entendais s’écartait de plus en plus de ce que je m’attendais à percevoir. Système démesurés et incohérents, déphasages horribles entre HP dans des enceintes hors de prix, image sans profondeur. A chaque rencontre, je me rendais compte que la plupart des auditeurs écoutaient le matériel, avec une gradation qualitative basée sur la valeur et la réputation de celui-ci et nullement le message transmis. Surtout que ce message était pour la plupart du temps de mauvaise qualité (comprimé et coloré).
D’autre part, professionnellement, j’ai couramment la possibilité d’écouter des systèmes de monitoring actifs, y compris en mode AB bien calibré.
Durant l’année 2018, j’ai finalisé mon cahier des charges pour le remplacement de mes enceintes et je suis arrivé à la conclusion que seules des enceintes actives me conviendraient.
A suivre...
