PPVIER a écrit:La chose suivante m'interpelle tout de même et vous êtes plusieurs à le rapporter:
"
Et losque je m'étais assis dans le sweet spot (le jour et la nuit p/r à toute autre chaise...), j'avais failli faire une attaque d'apoplexie"
J'
appelle ça un énorme défaut mais ce n'est que mon avis, j'avais un peu ça avec mes B&W mais plus du tout avec mes Triangle
Il faut lever le malentendu: je ne voulais pas dire que les Wilson sont directives, bien au contraire.
En effet il ne faut pas confondre faible
directivité (= dispersion de l'énergie sur un angle de dispersion plus large; c'est donc une question de
niveau) et
respect du temps (arrivée simultanée aux oreilles de l'auditeur des différentes fréquences, comme un front d'ondes sphériques (le fantasme poursuivi par les Quad ESL 63, simulant une source sonore ponctuelle, située 30cm derrière le panneau).
Je caricature très fort: en gros, avec une enceinte
directive, si on se situe par ex. à 60° hors de l'axe, on presque l'impression de ne plus rien entendre (écoute d'une émission de radio p.ex. lorsque je suis attablé, situé très en-dehors de l'axe: les voix sont sensiblement moins intelligibles, au point qu'il faut presque tendre l'oreille). Avec un transducteur beaucoup moins directif, comme le tweeter-medium de panneaux isodynamiques à ruban par exemple, le ruban (1,30m de haut) agit comme un segment de droite pulsant, et distribue l'énergie, donc le
niveau, de façon beaucoup plus homogène quel que soit l'angle (directivité beaucoup moins marquée: attablé à 60° hors de l'axe, les voix sont d'une intelligiblité hors-norme, qui laisse sur place toute enceinte électro-dynamique, et pas besoin de tendre l'oreille sur la voix du speaker radio).
Mais tout ça, ce ne sont que des aspects de
directivité. C'est lié au niveau d'énergie reçu.
Le sweet spot, c'est autre chose. C'est lié au temps, à la phase. C'est
seule la zone où les différentes fréquences ont la moindre chance de toutes t'arriver aux oreilles
en même temps (si, bien sûr, le constructeur a mis un soin maniaque à respecter la phase, qui est un prbl de
temps, non d'
énergie ou niveau). Or, puisqu'en stéréophonie on a 2 HP, se situer ailleurs qu'à une
égale distance d'avec
chaque HP fait que les ondes d'un HP arriveront à l'oreille plus tôt que celles émise par le 2nd HP,
ce qui bousille irrémédiablement tout le soin que le constructeur a, éventuellement, mis à respecter la phase, et Dieu sait si Wison met un soin maniaque à la respecter! C'est cet endroit privilégié qu'on appelle le
sweet spot, situé exactement entre les HP (et à une distance précise, que les Wilson, je l'ai bien compris peuvent faire varier grâce à leur tête ajustable), et où on peut profiter du travail extraordinaire de certains contructeurs sur le respect de la phase. On peut même presque dire:
puisqu'en stéréophonie il y a 2 HP, en-dehors du sweet spot, point de salut: des déphasages arrivent, et ça destructure les timbres, donc la nautre du son produit par l'instrument, et ce quel que soit les artifices faits avec le placement des HP, tel que les "pincer" de manière à faire se croiser leur axe
devant l'auditeur (les faire "loucher, en qque sorte), qui marche très bien sur des HP +directifs tels que les B&W: en se déportant vers la droite par ex., on a alors moins d'énergie du HP de droite que du HP de gauche, ce qui empêche la chanteuse de basculer sur l'enceinte de droite.
Cet artifice marche en effet, mais en termes de
niveau, d'énergie. Pas en termes de temps, de respect de la phase. Impossible en stéréophonie! On s'écarte du sweet spot, et la phase est massacrée,
donc les timbres destructurés. Mais ceci est évidemment plus subtil que de repérer le fait, en termes d'image stéréophonique, que la chanteuse est restée en place et n'a pas basculé à droite dans l'exemple évoqué.
Les Wilson ne sont en fait pas très directives: hors du sweet spot, ont a du niveau, et c'est déjà très très bon. Mais comme elles respectent la
phase (donc le temps) comme pas deux (avec les Quad ESL 63 et qques rares autres), dès qu'on s'installe DANS le sweet spot, ça cesse d'être "simplement" très, très bon. Ça devient HALLUCINANT. Mais pas seulement hallucinant de précision dans l'image stéréo (LE truc de l'audiophile): hallucinant aussi de véracité de timbres (LE truc du mélomane). Car il y a moins de distorsion dûes aux déphasages, inexistants ici, ou du moins réduits. Hallucinant grâce au soin maniaque que Wilson met à respecter la phase.
C'est pourquoi s'intaller dans le sweet spot face à des Wilson - je l'ai compris rapidement - c'est comme s'asseoir devant une hyper-porte qui me propulse instantanément dans une autre univers. Rien que ça. D'où le relatif silence à mon avis des forumeurs sur l'écoute Wilson du salon NM de novembre. L'écrasante majorité avait écouté debout ou décalé. J'étais dans le sweet spot la plupart du temps. D'où le décalage de perception probablement.
Et il n'y QUE dans le sweet spot que ça peut être hallucinant, car en stéréophonie, il y a *deux* haut-parleurs.
On n'en sort pas: en-dehors du sweet-spot, point de salut. La stéréophonie est en fait un système assez mono-place. Et pour longtemps encore...
Donc tes Triangle sont peut-être peu
directives. C'est agréable (comme mes panneaux à ruban - non, ce ne sont ni des Magnepan, ni des Apogee). Mais elles sont sujettes à des distorsions dès qu'on s'écarte de l'axe, comme tout système stéréophonique. Et pas moins ni plus que des Wilson, dont ce n'est pas le défaut propre. C'est le propre de
tout système stéréophonique.
PS: merci pour la réf. du disque du quaturo Ebène