Apple lance l'iCloud, et transporte la musique sur le nuage.

[VEYS]

Je lançais un petit clin d'oeil à nos réflexions parfois très élevées en termes de détails minimes.

Cependant, je crois que les fichiers informatiques qui transitent auront toujours une tendance à se dégrader.
Le téléchargement que l'on croit idéal n'est quand même qu'un trajet souvent extraordinaire d'un fichier à travers une multitude de serveurs et donc de connecteurs que nous décrions souvent.
Bien sur, comme pour le CD, des redondances permettent de récupérer les erreurs mais jusqu'à quel point ?

[Naturel]

Ce qui impliquerait que même les fichiers amoureusement "rippé" perdraient de leur qualité. Par contre en ce qui concerne la musique téléchargée, ne pouvons-nous pas nous dire que nous partons chaque fois d'un fichier de base parfait ?

[Naturel]

Evidement, la nouvelle tombe plutôt mal pour le lancement de l'iCloud, puisque des utilisateurs rapportent des problèmes de piratage via des comptes iTunes.

http://www.generation-nt.com/itunes-store-hack-app-sega-actualite-1214521.html

[Naturel]

"iCloud est-il un service de streaming musical ?". Vraisemblablement la réponse est NON d'après l'enquête menée sur le site "www.01net.com".

http://www.01net.com/editorial/534125/icloud-d-apple-lessentiel-a-savoir/

Nous pouvons lire :

"Cloud est-il un service de streaming musical ?
Non. Les rumeurs sur le lancement d’un service de streaming musical par Apple ne se sont pas vérifiées. Apple propose en revanche une nouvelle version de son logiciel iTunes (10.3) incluant le service « in the cloud ». Celui-ci permet de télécharger les morceaux achetés sur la boutique en ligne d’Apple (et associés à un compte) vers tous ses appareils iOS, sans surcoût.
Mais pas seulement. Avec iTunes Match, les morceaux qui ne sont pas issus d’iTunes sont également disponibles sur iCloud et même remplacés par des versions AAC à 256 kbits et sans aucun verrou anticopie (DRM), si ceux-ci figurent dans le catalogue d’Apple (18 millions de titres). Le système fonctionne quelle que soit l’origine de la musique… piratée ou non. Bref, Apple transforme un morceau piraté en une version légale d’excellente qualité, issue de son catalogue, et sans DRM. A condition de payer 24,99 dollars par an et de résider aux Etats-Unis, seul pays où Music Match sera disponible. Apple aurait-il trouvé un moyen de gagner de l’argent grâce au piratage ?"

[Naturel]

Et comme le précisait grisou, cela pose une fois de plus un problème de confidentialité.

[Atanasoff]

Bonjour à vous,

Sujet très en vogue s'il en est que le "Cloud computing" ou, "l'informatique dans les nuages".
L'offre professionnelle est déjà bien établie pour les données des entreprises. Mais la tendance à prendre le train en marche n'est vraie que pour les grosses structures qui désirent bénéficier de la souplesse que peut offrir le modèle "Cloud".
Les cabinets d'études montrent que les PME ne font pas le pas du Cloud, restant pour le moment réservées sur un éventuel projet.
Les avantages sont pourtant multiples. Je ne citerai que la synchronisation exacte de tous les fichiers sur plusieurs machines, au sein d'un ou plusieurs sites. J'utilise personnellement une de ces solutions avec plaisir pour mon travail et mes machines personnelles. Mais la musique n'est pas à l'ordre du jour, car j'attends une certaine maturité du modèle au niveau multimédia afin de l'évaluer.
On pourrait citer de façon non exhaustive: le risque de piratage des données, la perte de données par problème de synchronisation (rare, mais déjà vu), la facilité de saisie de données "critiques" par les autorités publiques (on n’a normalement rien à se reprocher, mais toute instance physique ou morale a ses petits secrets...).

Il était donc tout naturel que l'on fasse bénéficier un jour le privé de cette technologie, même si elle n'est pas encore arrivée à maturité.
Alors bien évidemment, les acteurs du marché fourbissent leurs armes avec leurs habitudes particulières.
Ici, dans le cas d'Apple, faire croire à l’innovation sous forme d'un "Buzz", comme à l’accoutumée. Il n'y en a bien évidemment aucune, et l'offre pour le public existait déjà avant cette annonce. C'est que l'investissement de 500 M$ pour leur nouveau data center devra se montrer rentable.

Bien entendu, le futur utilisateur sera en droit d'attendre une parfaite intégration au sein de son système favori, au risque d'essuyer un échec. C'est en ce sens qu'Apple devrait proposer une valeur ajoutée à son produit tout au long de son évolution. Certains estiment que le Cloud est une sorte de révolution dans la manière d’appréhender la gestion de l'information.
Il y même des projets assez ambitieux, comme le projet "Chromebook", de Google, qui certifie pouvoir réinstaller totalement un ordinateur avec ses données suite à une perte totale, un vol, etc.
Ou encore le UbuntuOne, Cloud pour les utilisateurs d'Ubuntu, OS sous Linux, avec partage de la musique, aussi sur son smartphone (possibilités sous Windows).
Bref, chaque produit Cloud a ses spécificités propres et chacun se différenciera par cela.
Je pense que l'intérêt d'analyser le Cloud d'Apple ne se pose que pour les utilisateurs de ce système, et non par l'ensemble des audiophiles, comme LA nouvelle invention de la décennie.

Mais venons-en à nous, audiophiles... à quoi bon cela pourrait-il nous servir ?
S’il est entendu que nous sauvegardons, ou tout au moins mettons à jour un double de notre chère collection de CD ripés et autres achats en ligne, l'intérêt du Cloud pour la musique reste pour moi assez limité.
À quoi bon en effet dupliquer nos morceaux sur un nuage, pour en avoir une copie sur chaque machine du domicile ?
Les disques NAS, équipés de protocoles de partages font déjà très bien l'affaire (et si vos morceaux ne passent pas pour une raison ou une autre, il vous reste le bon vieux partage de fichiers physique sur votre réseau local).
Et pour ceux, qui désirent une solution "maison", il existe des solutions très faciles à mettre en oeuvre, en tant que serveur musical (attention: je ne parle pas de lecteur, à raccorder sur l'ensemble Hi-Fi) - nous en reparlerons).
Reste alors le cas de ceux qui ont plusieurs domiciles... là effectivement, cela peut avoir un bel intérêt, de savoir sa bibliothèque de fichiers à jour dans ses différents lieux de résidences/travail. Y compris une offre mobile pour compléter le tout... À condition de disposer d'une fonctionnalité de miroring! A ne pas confondre avec le miroring de disque dur. Non, ici il s'agit d'une fonctionnalité permettant de convertir à la volée vos ficher wav, Flac, Alac, en fichier de type mp3, aac, bref, de la famille qui ne prend pas de place afin de se sentir à l'aise dans vos appareils portatifs.
Je ne vois en effet aucun intérêt à charger une collection de fichiers Flac dans un Smartphone muni d'une méga-carte mémoire... pour le brancher sur un ensemble audiophile ? Restons sérieux.
Apple propose une déclinaison légèrement différente de la fonction de mirroring, je cite: « En outre, les morceaux que vous n’avez pas achetés sur iTunes ne sont pas en reste, grâce à iTunes Match, un service qui remplace vos morceaux par des versions AAC à 256 kbit/s sans DRM s’ils font partie du catalogue de plus de 18 millions de morceaux de l’iTunes Store ».
Et cela peut poser problème... Pourquoi du AAC à 256 et pas autre chose, pourquoi un remplacement d'office ? Est-ce que mes fichiers looseless obtenus en dehors de l'Apple Store seront modifiés, écrasés, réduits ? Bref, une ingérence dans votre vie multimédia qui ne sera pas au goût de tous, je vous laisse seul juge.

Je finis sur une note personnelle, où je préférerai pour ma part, une offre Cloud tout ce qu'il y a de plus basic, à savoir, une simple synchronisation de tous mes fichiers au travers du nuage, sans interventionnisme de la part de l’opérateur, si possible, le plus indépendant. Espérons que les gens ne s'y tromperons pas, ceux-là mêmes qui critique une ingérence croissante dans leur vie de tous les jours, par le contexte électronique de notre époque.

[Atanasoff]

Désolé à Naturel car j'ai également rédigé sur "iTunes Match" sans avoir vu votre intervention.
Mais nous nous posons les mêmes questions et c'est tant mieux.

Pour ce qui est du fait de croire que les fichiers vont se dégrader, là je trouve qu'il faut y aller mollo...
Imaginez si vos fichiers informatiques, tels que programmes étaient dégradés ?
Bugs au fonctionnement, impossibilité de lire des documents, etc.
De par la complexité des protocoles utilisés et leurs mécanismes de correction d'erreur, je fais 10.000 fois plus confiance en une transmission réseau, en l’occurrence TCP/IP dans les cas d'internet (ATM dans certains tronçons), qu'à une écriture d'une masse de données sur un disque dur !
Un simple exemple: En TCP/IP, un paquet refusé, corrompu ou perdu et tout simplement réclamé par la destination à l’émetteur, ce dernier renvoyant le datagramme litigieux. Chose qui n'existe pas dans un cas particulier d'internet: le Streaming, où là, le flux est envoyé, sans garantie de qualité, c'est le petit frère UDP/IP.
[ C'est au passage et pour info, exactement le même principe que le mode isochrone en USB, décrié parfois à tort comme un protocole synchrone avec perte temporelle, le fameux "jitter". Il y a surtout de mauvaises implémentations USB, mais c'est un autre débat. ]
J'ai fait mes propres tests de transferts avec des gros fichiers Flac sur plus de 300 Gb. Je puis vous assurer que pas le moindre byte n'a été corrompu une fois sur le disque (je ne dis donc pas qu'il n'y a pas eu ré-envoi de datagrammes litigieux).
Soyez donc tranquillisé de ce côté là...

[Naturel]

Bonjour Atanasoff,
D'abord un énorme merci pour vos interventions ultra documentées qui sont d'une clarté parfaite et d'un intérêt majeure pour l'évolution des débats.

A vous lire, je me demandais si une solution Cloud rodée pour l'entreprise n'allait pas perdre de sa fiabilité et induire beaucoup plus de problèmes une fois élevée au niveau du grand publique. Cas dans lequel il faudra évidement gérer et satisfaire un nombre beaucoup plus important de "clients".

Je me disais qu'une fois de plus l'apport de Apple sera sans doute de l'ordre de l'intégration et de la facilité d'utilisation. Evidement, le côté mobilité est un atout du moment qu'un point d'accès internet soit disponible, il sera possible de transporter toute sa bibliothèque musicale (et/ou cinématographique) en vacances, ou dans d'autres résidences.

Votre remarque sur les risques de remplacement des fichiers interpelle d'autant plus que la tranche représenté par les mélomanes et les audiophile reste symbolique par rapport aux exigences de qualité très restreintes de la majeure partie des auditeurs. Le mélomane audiophile fera t-il les frais de la confidentialité de sa passion. Il est évident que la masse l'emportera sans doute.

D'un autre côté, le système semble malgré tout être, encore, une solution de transition avant d'en arriver à une couverture internet totale de la planète, qui moyennant un abonnement permettra de choisir et d'avoir accès de partout à des banques de données contenant toutes informations, musicales, télévisuelles ou cinématographiques.

[Atanasoff]

Bonjour Atanasoff,
D'abord un énorme merci pour vos interventions ultra documentées qui sont d'une clarté parfaite et d'un intérêt majeure pour l'évolution des débats.
Bonjour Naturel,
Mais de rien, je préfère pondre une brique que j'ai mis un certain temps à rédiger, que de passer mon temps à écrire deux lignes à chaque, pour qu'au final, on ne comprenne plus rien, bref, moins d'intervention, mais que j'essaye de qualité (surtout eu égard au temps). Cela dit, le "mode interactif" garde toute ma sympathie, spécialement pour les questions/réponses (un peu moins pour les rixes, je l'admets ).

À vous lire, je me demandais si une solution Cloud rodée pour l'entreprise n'allait pas perdre de sa fiabilité et induire beaucoup plus de problèmes une fois élevée au niveau du grand public. Cas dans lequel il faudra évidement gérer et satisfaire un nombre beaucoup plus important de "clients".
Je ne le pense pas, car ce seront des offres différentes, même si gérées physiquement au même endroit. Les opérateurs utilisent des protocoles de gestion de la qualité sur le réseau: Un professionnel aura une garantie de bande passante, un privé, peut-être pas (ou moins). Le problème viendra de la non ou mauvaise compréhension du principe du Cloud lui-même au niveau de la priorité de synchronisation. Exemple: J'ai effacé les fichiers de mon disque local par accident (mis à la poubelle et vidée celle-ci) -> que ce passe-t-il ensuite ? Il y a fort à parier que l'ordinateur va reproduire l'action sur le Cloud et effacer les données, jugeant que l’opération n'est pas accidentelle.
Un Cloud ne doit donc pas être vu comme une solution de Backup, mais comme un moyen de réplication sur plusieurs machines.

Je me disais qu'une fois de plus l'apport de Apple sera sans doute de l'ordre de l'intégration et de la facilité d'utilisation. Evidement, le côté mobilité est un atout du moment qu'un point d'accès internet soit disponible, il sera possible de transporter toute sa bibliothèque musicale (et/ou cinématographique) en vacances, ou dans d'autres résidences.
Tout à fait, c'est en ce sens que la marque pose sa valeur ajoutée, au-delà des querelles partisanes, mais au détriment d'une certaine liberté de choix, comme de plus en plus.
Par contre, il y aura une offre intégrée et facile pour chaque système. Pour Windows, comme pour certaines distribution Linux, tel qu'Ubuntu, dont la solution Cloud fonctionne parfaitement, y compris pour le mobile.
L'argument de la facilité n'est donc plus l'apanage de la marque, mais est devenu un must incontournable pour toute technologie voulant percer dans le B2C.

Votre remarque sur les risques de remplacement des fichiers interpelle d'autant plus que la tranche représenté par les mélomanes et les audiophile reste symbolique par rapport aux exigences de qualité très restreintes de la majeure partie des auditeurs. Le mélomane audiophile fera t-il les frais de la confidentialité de sa passion. Il est évident que la masse l'emportera sans doute.
Renseignements pris, cette fonctionnalité de Cloud mirroring est une option à 25 $ par an. Ils l'appellent "iTunes Match". Ce qui veut dire qu'il faut absolument utiliser iTunes...
Et ce n'est pas du Cloud mirroring libre en ce sens que comme expliqué, ils convertissent vos fichiers...
Utile pour l'audiophile ?
Oui, pour ses moyens mobiles tels que Smartphone, à condition de pouvoir conserver un fichier loslesss en sus, bref un vrai Cloud mirroring. Est-ce possible ? Je laisse le soin aux passionnés de la marque de répondre à ces questions, n'étant absolument pas intéressé.

D'un autre côté, le système semble malgré tout être, encore, une solution de transition avant d'en arriver à une couverture internet totale de la planète, qui moyennant un abonnement permettra de choisir et d'avoir accès de partout à des banques de données contenant toutes informations, musicales, télévisuelles ou cinématographiques.
Mais c'est bel et bien ça le Cloud ! J'en utilise un et je peux avoir accès à mes données absolument partout, sut n'importe quel type d'ordinateur et même envoyer des liens par email, de façon à ce que mes correspondants puissent avoir toujours la dernière version du document disponible.
Et effectivement, l'offre Apple ne sera disponible que pour l'année prochaine en Europe. Pendant que d'autres solutions, bonne voir meilleur (ou/et moins chère) existent déjà, mais beaucoup moins médiatisées, certes.

[MEHEZ]

Je suis fan et utilisateur de la pomme
J'ai plusieurs iPhone, iPod, iMac, MacBook, airport, Time Capsule, bref suis bien intoxiqué!
Y'a quand meme un truc qui me chiffone c'est le format plébiscité par Apple le 256kbs en AAC... C'est de la daube!!
Moi je ripe en ALAC ou AIFF pas question de compresser avec perte!!!
Icloud oui mais dommage pour le format..
Bruno