A la demande de Frisounette, que je remercie, j'ai essayé de rassembler quelques éléments sur le traitement acoustique de la salle "jardin" chez New Music à Bruxelles. Ce qui n'est pas toujours évident dans la mesure où différents travaux ont été réalisés avant de trouver l'équilibre actuel qui est déjà en place depuis pas mal d'années. Ce qui implique que les souvenirs s'estompe un peu. Ce poste sera l'occasion de discussions diverses pour explorer encore les possibilités de traitement acoustique.
Pour avoir connu cette salle il y a prêt de 20 ans, il s'agit d'une arrière maison de ville, sans doute un ancien atelier construit dans le jardin. Au début, il restait encore quelques éléments d'anciennes machines industrielles. C'est une construction en brique qui comporte à l'origine un rez-de-chaussée séparé en deux pièces et un grenier. Le sol est en briques et béton et le plancher du grenier est posé sur des poutres en bois. Deux fenêtres sur un des deux murs libre. Deux autres murs sont mitoyens.
Durant plusieurs années, la pièce a servi de salle de démo dans sa configuration originale, donc deux pièces séparées. Les dimensions étaient de l'ordre de 6,5m x 5m. Ce qui n'était pas mal comme équilibre de taille, mais ne permettait pas de laisser plusieurs grandes enceintes "stockées" en arrière de l'auditeur, ni de pouvoir monter deux systèmes face à face dans la pièce. A cette époque, le sol était garni d'un tapis relativement mince et sur les poutres du plafond se trouvaient simplement attachées des plaques de contreplaqué peint. Un escalier existait encore pour monter à l'étage. Il y avait fatalement moins de recul derrière les enceintes et derrière l'auditeur que maintenant.
Cette photo montre la pièce dans une période où l'escalier n'existait plus, le plafond était constitué de plaques de contreplaqué et le mur arrière avait été garni par un grand panneau semi réverbérant. La pièce était toujours séparée en deux volumes.

Dans un deuxième temps, le chauffage électrique à fait place au chauffage central, de nouvelles lignes électriques ont été tirées pour alimenter le secteur en câbles de gros diamètres et nourrir les gros amplis. Le mur a été abattu pour faire un seul volume et le plafond dégagé des panneaux pour laisser apparaître les poutres. Un tapis de forte épaisseur a été placé. Il est toujours le même actuellement. Un premier jeu de tenture a été placé pour couvrir les vitres. Une fois le mur supprimé, la pièce mesurait 5 x 9 m. Le plafond étant à 2,65 m du sol.
Le coin supérieur droit de cette photo laisse voir la poutre sous laquelle se trouvait le mur de séparation.

Autre vue de la même époque. A ce moment les premiers Daad ont commencé à garnir les coins du local.

Dans cette pièce l'accent a été orienté vers un travail sur les réverbérations directes et indirectes. Il y a finalement peu d'éléments très absorbants. Les murs ont toujours été en briques nues et peintes.
Plusieurs études acoustiques ont été réalisées, pour arriver à un résultat convenable. C'est aussi à l'oreille et en dehors de toute théorie stricte que certains points ont été affiné. Comme pour beaucoup de pièces peu meublées, le son n'était pas parfait et mettait en évidence certains manquements. Par exemple, des écoutes à haut volume posaient différents problèmes de résonance et de réaction. Dont le principal se situait au alentours de 70hz. Les dimensions de la salle (5x9m) n'étant pas idéales, mais l'impératif de pouvoir avoir deux zones d'écoutes voulant être préservé, le travail et la réflexion ont repris pour en arriver à la finition telles qu'elle est à ce jour.
A savoir, le sol est toujours garnis du même tapis. Deux modules de réflexions ont été calculés, réalisés et placés sur les mur opposés qui sont tour à tour face ou dos à l'écoute. Ce sont des modules légèrement courbe en façade, plats à l'arrière et fermés dessus dessous. Je ne sais pas s'il l'intérieur contient quelques chose ou pas. Il est important de préciser que chaque élément a été conçu et fabriqué pour la situation spécifique du local et des fréquences sur lesquelles il était judicieux d'intervenir. Les fenêtres ont été garnies de tentures plus épaisses. Enfin, un élément très important a été mit en chantier, le garnissage du plafond. Ce point a équilibré beaucoup de chose dans cette salle. Une structure couverte de 10 cm de laine de roche et garnie de panneaux Gyptone. Ces travaux ont un peu réduits la hauteur total à 2,55 m. Le choix s'est porté sur les plaques Gyptone avec des perforations en long plutôt que sous forme de trous. Voici le site de la marque : http://www.gyproc.be/gyproc/systemen/demont-plafonds/gyptone-tegels/fr). Les coins de la pièces ont été garnis de sorte de basstrap qui ont été fabriqués pour travailler sur les fréquences proches de 70hz. Ce sont des structures triangulaires fermées sur toutes les faces. Je ne connais (pas encore) leur structure interne. Ils ne vont pas jusqu'au sol, il reste +/-50cm dans le bas qui sont libres.

Les panneaux Gyptone "lignés"

Un côté de la salle. Les Daad avaient disparus à ce moment.

Pour les murs latéraux ont été conçu deux panneaux de Schroeder et un panneau semi-réverbérant (le gris sur la photo).



Les modules Daad. Nous remarquons, qu'ils changent d'une photo à l'autre. Je sais qu'il existe plusieurs types de Daad, mais je ne connais pas les caractéristiques propres à chacun. Je pense qu'il en existe 4 types qui sont conçu pour travaillés libres ou collés aux murs. Les Daad ont une face absorbante et une face réfléchissante. En les faisant pivoter l'un par rapport à l'autre et fonction de leurs caractéristiques propres, il permettent d'agir sur l'ouverture ou le pincement de l'image, cela en travaillant avec l'acoustique du local. En outre, leur gros avantage est d'être facile à déplacer d'un endroit à l'autre.





Voilà pour cette première impression en guise d'ouverture au débat.
Il me semble encore agréable de préciser que les matériaux mit en œuvre n'ont rien d'exotique, ni de très couteux. Ce genre de réalisation est donc à la portée de tout audiophile un peu bricoleur. La phase la plus complexe est de bien définir les besoins de la pièce pour agir à bon escient.
Merci de m'avoir lu.
