Je revends, comme vous l'avez peut-être constaté, un transport CD et un DAC audio-GD. C'est qu'il y a maintenant quelques mois, j'ai concrétisé une de mes vieilles obsessions/amitions : me payer un lecteur SACD (pour écoute en stéréo).
Je me suis donc offert un lecteur Marantz SA14S1 dont le DAC permet aussi le décodage du SDS sur son entrée USB.
Dès les premières écoutes, la qualité du SACD sautait aux oreilles, mais difficile de faire un comparaison vraiment objective : quel était l'apport de la production, de l'enregistrement, du travail de l'ingénieur du son ?
La plupart des SACD produits aujourd'hui le sont par des firmes vraiment très soucieuses de la qualité de la prise de son et du mastering : Chandos, Channel Classics, Bis, Alpha (pour Jordi Savall), Pentatone, LSO live, RCO live...
Aujourd'hui j'ai acquis une quarantaine de ces petites plaquettes (hybrides).
J'en possède quelques-unes en version CD simple et en version SACD.
Un exemple :
Évidemment, je possède tout le coffret LIVING STEREO (60 CD), mais aussi quelques-uns de ceux-ci en version SACD (versions éditées antérieurement à l'édition des CD).
Comme le lecteur Marantz lit automatiquement la couche SACD et qu'il n'y a aucun moyen de lui faire lire la couche CD, il était nécessaire de posséder les deux supports disctincts pour pouvoir faire une comparaison. À la grosse louche, en insérant un disque ou l'autre dans le lecteur, la mémoire auditive étant ce qu'elle est chez moi, la supériorité du SACD semblait évidente : spatialisation, matière, aucune agressivité, un son plus analogique.
Mais pour pouvoir faire la comparaison en meilleure synchronie, j'ai réinstallé le transport CD AUNE (que je revends par ailleurs) et je l'ai connecté sur l'entrée coaxiale du DAC du marantz (avec un câble ATLAS), ce qui me permettait de passer plus rapidement de l'écoute d'un disque à l'autre.
Ouais, j'ai un peu la tremblotte, ferai mieux la prochaine fois.
Écoute au casque (hifiman HE500), câble PHONO, branché sur la sortie casque du Crescendo.
Dans ce cadre, la spatialisation est évidemment moins évidente, mais par contre, on peut mieux percevoir tous les détails et la qualité des timbres.
La différence est tellement évidente, même pour une oreille pas trop exercée comme la (les) mienne(s), que l'expliciter mériterait des pages entières. Plus simplement, au même niveau sonore, l'écoute du CD fait "mal" aux oreilles après avoir écouté le SACD : agressivité sur les aigus du violon, embrouillamini sur les tutti d'orchestre, bouillie sonore, sonorité "électronique"...
Mais il serait plus judicieux de détailler les plus du SACD :
- qualité des timbres du violon toujours juste et sans agressivité, un régal pour l'oreille (justesse des timbres);
- transparence des tuttis et absence de saturation sur les forte : pas de bouillie sonore, aucun besoin de baisser le son, au contraire (précision, définition, clarté des masses orchestrales);
- sur l'allegro (3e mvt du concerto de Brahms), un irrépressible besoin de marquer le tempo, de littéralement danser... Quel rythme ! (rythme, vitesse);
- sur le 2e mvt, l'adagio, il y a un souffle assez "terrible" sur l'enregistrement de base (il date de 1955 ! Une bonne année quand même, celle de ma naissance) : l'écoute de ce souffle sur les deux versions donne une bonne idée de la fidélité de la version SACD : il semble beaucoup plus naturel sur cette dernière...
Conclusions ??? Si nécessaire ?
Même sur remastérisation d'enregistrements aussi anciens, la supériorité de la réédition en SACD est évidente. Quel dommage que ce format ait été quasi abandonné... Sauf par ceux qui ont vraiment le souci de la qualité sonore.
Quand je pense qu'on nous rebat les oreilles (c'est le cas de le dire) de l'importance de la source et qu'on dépense des fortunes pour améliorer nos systèmes et qu'on n'a tout simplement pas pris conscience de l'apport énorme de ce support (pour une différence de coût relativement et proportionnellement dérisoire : les SACD LSO sont disponibles à moins de 15 EUR)...
Je possède aussi quelques "live" de jazz, le fameux "JAZZ AT THE PAWNSHOP" et Chick Corea "Rendez-vous in New York"... Mais il y a beaucoup moins de choix qu'en classique, hélas...