Je ne souhaite nullement enclencher un débat des pour ou contre mais plutôt vous livrer une réflexion. Aucun chiffre pour étayer une option, ni aucun parti pris de ma part. Simplement une vue un peu différente de celle des « auditeurs » un peu passif du bout de la chaine.
Donc, je vais essayer de vous faire comprendre (le plus simplement possible) ce qui se passe entre l’instrument et vos oreilles lorsque vous écoutez un enregistrement.
La ligne de conduite est celle d’un enregistrement d’instruments acoustiques (typiquement les violons d’un grand orchestre)
1) Le micro : superbe appareil de mesure de pression dont le rôle est de transformer toutes les variations de pression qu’il perçoit en signal électrique.
Oui mais voilà, le micro n’est pas l’oreille humaine. Il est incapable de discernement. A la prise de son on doit le placer à une distance critique qui permet de capter « au mieux » les instruments et surtout au minimum les réverbérations. Celles-ci seront ajoutées ultérieurement par une réverbération artificielle ou par des micros d’ambiances placés dans la salle.
Ce qui veut dire que placé devant un groupe de violons jouant à l’unisson, ce n’est pas un ensemble enrichi par le lieu que le micro perçoit mais bien une série de sonorités a peu près identiques. Ce signal apparemment lisse est typiquement un ensemble de petits sons décalée en temps et en volume et surtout en dynamique les uns par rapport aux autres (les musiciens ne sont pas des robots). Ce son est dès lors « peu musical » et même un peu agressif. Ceci est aussi valable pour la vibration de la voix qui si elle est prise autrement qu’en « close up » devient aussi beaucoup plus sèche.
2) Le préampli micro et l’enregistreur : deux appareils auxquels on demande une neutralité de base.
Le signal issu du micro est mis à un niveau qualitatif pour être enregistré. C’est à ce moment qu’on assiste à la conversion numérique du signal. Je rappelle que le signal est un signal « brut » et qu’il ne sera pas dégradé par l’enregistreur. Si des corrections sont amenées lors de cette étape, c’est essentiellement au niveau d’un filtrage pour rejeter certains bruits inhérent au lieu (ronflements de la climatisation et autres infragraves).
3) Le mixage et l’enregistrement du master : deux étapes ou on essaye de sortir l’émotion en dégradant au minimum la prise de son par l’utilisation optimum d’outils numériques.
Le signal va être modifié en couleur, en dynamique et mélangé avec d’autres signaux ainsi qu’avec la réverbération. Ce signal possède toujours ces multiples mini- informations très dynamiques qui le rendent peu musical, mais acoustiquement elles disparaissent en partie par l’ajout et la complexité des autres signaux. Cependant, ce grain reste présent y compris sur la bande master.
4) La gravure/matriçage du CD et du Vinyle : Le signal est transféré sous une forme mécanique.
Des creux et bosses dans le cas du CD. Aucune influence sur le signal original.
Des oscillations burinées dans un support relativement tendre dans le cas du vinyle. Et là, nous sommes en présence d’un phénomène de lissage d’une partie de ces minis informations. La multitude de petits détails dynamiques préservée jusque-là dans le domaine numérique ne sera pas gravée avec la même finesse. Mécaniquement, une limite existe au niveau de la gravure face à la complexité d’un signal. Et ce sont ces minis et moins musicales informations qui vont disparaitre.
Le résultat en sera un peu plus de douceur.
5) La restitution à domicile :
Dans le cas du CD, on reste dans l’analyse du message original. La recherche de beaucoup d’audiophile étant de lisser ces détails paraissant désagréables par l’utilisation de procédés tels que des tubes et autres câbles ésotériques (qui ne sont que des filtres ne l’oublions pas).
Dans le cas du Vinyle, pas grand-chose à faire, une grosse partie a déjà disparue et une autre va disparaitre par le phénomène mécanique de la lecture.
Moralité : Le vinyle MASQUE le défaut principal de la chaine : le micro !!!