Déjà le vinyle n'est pas limité par l’échantillonnage de 44/16bit du cd. Même à la base d'un fichier numérique, ce dernier ne sera pas compressé en venant du 96khz 24bit original. Certains vinyles neuf n'apportent rien par rapport au CD, mais je trouve que de plus en plus d'artistes apportent un soins particulier à la version vinyle qui reçoit de toute manière un mastering différent exigé par ce standard. Ceci étant, je préfère souvent la version ancienne à la ré-édition. Manière de mixer, écarts de dynamique, etc. Et que dire des fichiers, dit sans défauts.
Indépendamment de cela et sans discuter éternellement des qualités de l'un ou de l'autre (cd/vinyle), je trouve que la plus grande force du vinyle réside dans la manière d'écouter, d'aborder la musique. Ce standard fragile ( si on le laisse tomber, finalement peu à l'écoute) incite au respect de la musique. Il impose un rituel, nettoyage, réglage, sortir le grand disque de sa somptueuse pochette, prendre le temps de le placer, de se mettre en condition pour écouter. Il me rapproche de la musique, j'écoute l'œuvre complète fixée sur le disque, je prends le temps de la découvrir, de sentir ce que l'artiste à voulu dire, ou faire, en choisissant l'ordre des morceaux, en sentant la progression de l'œuvre dans son sens logique, etc. C'est tout un art de vivre.
Le vinyle, c'est aussi la possibilité de découvrir, grâce aux disques anciens la part énorme de la musique qui n'a jamais été rééditée, ni numérisée. La discothèque vinyle est énorme par rapport à ce qui a été fait en numérique. Cela permet de fouiller, fouiner et de découvrir des perles.
Même côté machines, le simple changement d'une cellule, d'une courroie, d'un pré-phono est la porte s'ouvre vers un nouveau monde. C'est vivant.
Pour moi, c'est un plaisir complet et une vrai passion.
Ne nous y trompons pas, même si les ventes mondiales de vinyle double chaque année pour le moment, cela ne représente encore que 3% des ventes de musique à l'échelle mondiale. Mais je ne suis pas convaincu que les audiophiles, audiopates et mélomanes de tout bords que nous sommes représentent plus que ces trois pour cent à l'échelle mondiale.

Dans toute chose il y a une faille.
C'est ainsi qu'entre la lumière.
Leonard Cohen