Naturel a écrit:L'écoute de ce samedi remet aussi et de manière criante, le processus d'enregistrement de nos médias. Pour moi, l'écoute de supports master n'a pas d'égal. Je reviens souvent avec le même constat, mais la normalisation et la compression de dynamique dans les enregistrements actuels est un massacre tant pour la musique, que pour la subtilité et les ambiances.
Ce ne sera jamais une bande "Master" puisque par définition, il n'y en a qu'une et que celle ci est conservée chez l'artiste, la maison de disque ou de production pour en tirer toutes les copies destinées aux gravures. Dans le meilleur des cas, tu auras une première copie mais je me méfierai quand même de son origine.
orfeo_monteverdi a écrit:Je n'y connais rien en enregistreurs à bandes lisses, ni en bandes velcro d'ailleurs. Tout ce que je sais est que les premières sont lisses (c'est pour ça que j'ai glissé dessus plus haut), et les secondes, non.
Mais 3 clics informent que la dynamique des bandes est d'env. 65dB
vs 90dB pour le CD.
VEYS a d'ailleurs eu une conversation avec Nagra sur ce point au salon.
"Pour simplifier à l’extrême, la dynamique admissible sur un bon magnétophone analogique à bandes, bien réglé et sans réducteur de bruit, est de l’ordre de 65 dB. En fait, cela peut varier en fonction de plusieurs paramètres : la vitesse d’enregistrement, la largeur de la bande, l’épaisseur de la bande, etc." (source)
Qu'il y ait, avec les bandes, une certaine "plasticité" mélodieuse, naturelle, "organique" (un objectiviste passant par là: "vous avez des mesures?"), j'en conviens tout-à-fait.
Mais je crois comprendre que ça ne peut pas s'expliquer par la dynamique du support type
bande master.
Il doit y avoir "autre chose". Les subjectivistes diront: "c'est le fait que c'est 100% analogique".
Les enregistreurs à bande font partie de l'histoire de l'enregistrement et furent de très belles et bonnes machines.
Mais, avec l'arrivée des possibilités de stockage numérique, ils sont devenus obsolètes.
Ca c'est pour le résumé.
Pour la pratique, il faut se rendre compte que ces machines permettaient aux ingés sons moins perfectionnistes sur les réglages des niveaux d'enregistrement d'utiliser la compression/limitation sonore naturelle de la bande magnétique (approcher et dépasser le "0" théorique). Là où en numérique c'est impossible.
La principale limitation du support est que chaque copie introduisait un niveau de souffle supplémentaire.
Ensuite, il faut savoir que la bande s'use, se démagnétise et perd donc de l'information.
Troisième point peu connu, c'est que les réglages de pré-magnétisation de la bande étaient très important pour conserver une bon rapport signal/bruit et une courbe fidèle.
Et, comme toute machine mécanique, ils étaient sensible à l'usure des pièces donc avec des caractéristiques fluctuantes en stabilité.
orfeo_monteverdi a écrit:Bof, l'argument ne me convainc qu'à moitié: le numérique a mûri et les enregistrements récents de qualité sont remarquables de naturel et de détail, et même de dynamique dans le cas de la musique classique (la seule non-compressée, et encore... là aussi, on m'informe que "ça commence"). L'ennui est que le gros des catalogues (musique classique du moins), ou plutôt le gros des discothèques physiquement possédées par les mélomanes, est constitué de rééditions sur CD, ou de nouvelles productions...parues dans les années 90, à une époque où les gens achetaient massivement des CDs. Et c'est vrai qu'à l'époque, les convertisseurs A/D étaient moins bons.
Mais encore que, même sur ce point, lorsque je réécoute un très bon enregistrement en CD fait dans les années 90, il n'y a en fait rien à redire...
Donc tout est dans la prise de son d'abord. Ensuite, dans les choix faits au mastering/mixage (et tu ne dis pas autre chose si je te comprends bien). Et la dernière étape -du choix du support- me semble vraiment moins importante (est-ce peut-être là qu'on diverge un peu?), mais je peux me tromper. Support final "moins important", me semble-t-il, que les étapes en amont, car j'ai en effet des vinyles qui pètent le feu en termes de dynamique, et à l'inverse, des CD médiocres (idem pour certains fichiers, entendu ailleurs). Et le contraire s'observe aussi.
Concernant le dynamique sonore, il faut se dire que même si on peut quasiment (théoriquement) respecter une dynamique complète d'un orchestre à l'enregistrement, il est impossible de la respecter à la restitution.
Il y avait au départ, celle limitée du disque Vinyle.
On s'est dit qu'avec le numérique on était tranquille et qu'on pouvait y arriver.
Mais... c'était sans compter sur les possibilités que chacun à de la reproduire chez lui.
Déjà, un environnement d'écoute calme est plus proche des 30dB de bruit de fond.
Si il faut passer au dessus de celui -ci pour les silences d'un morceau et que l'on garde une dynamique complète, on arriverait dans les 130dB lors des "Forte" !!!
Pour une écoute confortable à domicile, il faut tabler sur un maximum de 90dB lors des passages les plus élevés et 85 dB pour un volume maximum moyen (au point d'écoute).
90dB - 30dB = 60dB de dynamique. C'est pour moi un maximum.
Ce qui veut dire qu'il faut comprimer le signal ou comme dans les enregistrements de qualité, utiliser un musicien modulateur qui va moduler le niveau en fonction des passages pour réduire (en douceur et presque naturellement) la dynamique.