En effet, ne boudons pas notre plaisir, même si le budget annoncé de certains éléments mit en œuvre durant ce salon a de quoi donner le vertige. Il me semble 70000 € pour les blocs Soulution 700, 45000 pour la table de lecture Da Vinci, etc.
Tout comme Atanasoff, j'ai un peu de mal à trouver le temps en ce début de semaine pour faire un long récit. Mais juste quelques impressions/souvenirs de plus.
Nous sommes face à des ensembles de très (ou très, très) haut niveau. Etonnant de voir les petites Q1 branchées sur les plus grosses électroniques. Dans ce cas, la précision et les timbres sont démoniaques. Je n'ai pas entendu ce système sur base de CD, mais uniquement avec les bandes master jouées sur le Nagra D2 ou sur vinyle. Emblématique machine que ce D2. Voilà un enregistreur numérique 4 pistes qui travail sur bandes lisses et dont le rendu est encore considéré comme un des meilleurs au monde. Cela avec une dynamique sidérante de 117db. Donc très loin au dessus du CD. Malgré les petits défauts liés à la bande master qui n'a pas été retravaillée, le côté scénique et la présence de l'écoute sont très inhabituels. Très belle expérience qui rapproche de la scène et qui prouve aussi que nos écoutes sont sans doute souvent limitées par le réalisme des enregistrements commercialisés. L'écoute de l'ensemble Q1, me laisse le souvenir de beaucoup de précision, des timbres soignés, une scène sonore évidente aucune impression de voilage. Tout est là, authentique. Ce qui me manque sur cette écoute, c'est le souffle offert par une grande enceinte. Même si le potentiel de la Q1 semble infini, nous sommes face à une petite enceinte avec les limites en terme de grave qu'imposent un petit coffre. Je me suis laissé dire que la magasin avait, durant la semaine de préparation, testé le même ensemble sur les B&W800D avec un résultat époustouflant, énorme.
Sur le deuxième ensemble présent dans cette pièce faisant appel aux Magico Q3, l'écoute se faisait sur base digitale avec un lecteur de CD Soulution. L'effet colonne se fait directement sentir avec un son plus rond, plus enveloppant. L'ampli intégré Soulution 530 est parfaitement à l'aise et contrôle les enceintes sans aucun problème durant les situations musicales de la démo du jour. J'interprète le petit moins que je ressent en transparence et en légèreté au fait de l'usage d'une source numérique. Je persiste dans mes convictions de vieux rétrograde, LA source de très haut de gamme, pour moi reste le vinyle. Je suis fort proche des enceintes, au premier rang et c'est souvent les yeux fermés pleinement dans la musique, mais sans arriver à tout à fait oublier le système, que je vie cette écoute.
Le fait de brancher les Q1 sur le gros ensemble est une demande de Magico, mais je n'ai pas eu l'occasion de questionner Mr Tammam sur le pourquoi.
Au premier étage, le système basé sur les Magico V2 et les amplis Nagra VPA est celui qui m'a le moins touché. Etant à l'arrière de la salle et ce local ayant une acoustique moins neutre que la pièce "jardin", je ne me détache pas d'une gène dans la bas du spectre que j'interprète plus comme une réaction liée à un soucis d'acoustique que comme un problème lié au système. Nous sommes en dessous au niveau détail des deux autres écoutes Magico tout en retrouvant la signature sonore de la marque d'enceinte. Les système ne sont, non plus pas comparable en terme de budget.
Au deuxième étage, un tout grand coup de cœur, l'écoute Nagra 300i et Wilson Audio Sophia 3 qui fait la preuve éclatante que ces enceintes sont faciles à drivée et ont un potentiel émotionnel, même à bas volume, impressionnant. Nous écoutons sur base du Nagra CD et de fichiers master restitués par le Nagra 6, un enregistreur numérique utilisé pour la prise de son musicale, pour le broadcast ou le cinéma. Les conditions d'écoutes sont différentes, le local fatalement aussi et je ne me risquerais pas à dire que le détail va plus ou moins loin que pour les autres systèmes présentés, mais j'y retrouve la magie. Comme le mot le dit, la magie ne s'explique pas, elle se vit. Lors de ce moment, je ne me pose plus de questions, j'écoute et je coule dans la musique un point c'est tout. Nous écoutons du Jazz, aussi un fichier master de Nina Simons, elle est la avec son orchestre et l'émotion de sa voix. Ce petit ampli de +/-2x20W conduit les enceintes avec énormément d'élégance, la scène est large, profonde, les silences et les calmes laissent vivre la respiration de la salle. J'ai adoré. Comme le précisait Atanasoff, n'ayant pas écouté de formations rock ou pop lourde, je n'ai pas d'avis sur l'écoute que cela constituera. Pour les avoir écouté sur une amplification plus puissante, je sais que les Sophia 3 le font. Particularité du 300i, Nagra l'a conçu pour fonctionner à fond, en réglant le niveau à la base de la source. A fond, le Nagra 300i est à 0db et ses tubes 300B fonctionnent idéalement. Ce fut encore confirmé par Matthieu Latour de chez Nagra, présent ce jour là. Cette écoute, tout en nous emmenant plus haut, m'a rappelé l'écoute des Sophia 3 avec un intégré PrimaLuna (dont le CR est sur ce forum). Une preuve de plus, si il en fallait une, que la constitution d'une installation souffre des préjugés. Et que l'auditeur passe surement à côté de belles émotions en se refusant certaines associations jugées hors des principes. Une certaine prise de risque dans les associations peut conduire à de grandes choses.
Au rez-de-chaussée, l'ensemble Wilson Audio Sasha/McIntosh, sensé être plus en expo qu'en démo, puisque posé dans un local ouvert et plus bruyant m'a donné furieusement envie de pouvoir l'écouter dans le calme.
Dernier petit point pour le moment, la Sonus Faber de la nouvelle gamme posée en vitrine est d'une beauté impressionnante. La finition est

. J'avais découvert Sonus chez NM il y a une vingtaine d'années et j'ai toujours été sensible au design et à la qualités de finition de la marque, mais là... Nous sommes encore dans un autre monde. Si en plus elles sonnent bien...

Nous verrons.
Dans toute chose il y a une faille.
C'est ainsi qu'entre la lumière.
Leonard Cohen