En effet, la nouvelle acoustique de la pièce me semble très bien. Plus diffusante, moins uniformément amortie. Ça "respire" mieux. Bien sûr, ce n'est que le 1er système que nous y entendons (on est impatient d'en entendre d'autres ;-)
Deux fort bons systèmes, ma foi, que cet après-midi-là. Très, très différents l'un de l'autre d'ailleurs.
Le système centré autour des B&W 802, alimentées par le nouvel intégré Marantz Model 10, m'a semblé juste en timbres, et d'une pondération, d'un équilibre apolliniens. À l'opposé (?), dans la pièce du fond, le système centré autour des Wilson Watt & Puppy alimentées par l'intégré D'Agostino Momentum est plutôt expressif, sensuel, d'une alacrité orgiaque, bref totalement dionysiaque (ou est-ce l'excellent pinard qu'on a joyeusement sifflé ensuite qui me fait dire ça ?). Que préférer? On rêve, comme toujours, d'une synthèse entre l'apollinien et le dionysiaque, que Nietzsche voyait réconciliés dans la musique de Wagner. Une chose est certaine: cette synthèse miraculeuse se trouvait en fait au "bar" où vins belges et sauciflard aux cèpes coexistaient harmonieusement, et même fort joyeusement (je fais le topo pour les absents, j'ai les noms... ;-)
Wilson WATT/Puppy - Parce qu'on la voit sous tous les angles, mais plus rarement sous celui-ciAucune comparaison possible entre les deux systèmes, AMHA, qui diffèrent en tout: prix, pièce où ils étaient mis en œuvre, musiques jouées (aucun morceau commun lorsque j'y étais). Les pièces respectives étaient tout-à-fait différentes: l'auditorium du fond, dans le jardin, recourt maintenant plus massivement à de la diffusion. La pièce du 1er étage où étaient les B&W est maintenant plus amortie, et utilise même les systèmes suisses de bass-traps actifs PSI). De surcroît, je pense n'avoir entendu aucun morceau commun entre les deux démos.
Enfin, tous les distinguait quant aux musiques jouées. B&W & Marantz: choix musicaux éclectiques (et classique entre autres), sur CD et streaming. Wilson & D'Agostino: 100% streaming, musique audiophile plus "easy listening", enregistrements léchés (deux amis se sont dits mécontents des choix musicaux un peu "uniformes" dans cette salle).
Sur les
Wilson WATT/Puppy alimentées par l'intégré
Momentum D'Agostino,
l'auditeur pouvait se plonger dans une image précise et d'une taille très large et haute, d'où mille et un détails émergeaient pour nous captiver. J'ai ressenti une sensation de confort voire de somptuosité sonore (cf. la luxuriance de l'espace sonore). Respect de la phase exemplaire: dans le sweet spot, les effets de déphasage produisaient des source sonores virtuelles totalement en-dehors du placement des enceintes, clairement situées à peu près à 160° à ma droite (entre 14h et 15h sur un cadran). Une voix m'a vraiment étonné, neutre et expressive à la fois (sur un enregistrement inconnu, sans doute très léché). Grave très profond évidemment vu la présence du
subwoofer Wilson Submerge. Sans musique classique, je ne peux rien dire de plus sur les timbres.
L'ensemble Wilson & D'Agostino présenté est à peu près trois plus cher que l'ensemble B&W & Marantz.
Chapeau pour la mise en œuvre en tout cas, c'était, en son genre, une très belle démo. Et toute mon admiration pour l'effort considérable d'avoir rendu l'auditorium "single speaker": toutes les autres enceintes qui se trouvent habituellement dans l'auditorium avaient été sorties, donc aucune interférence possible (ça doit sans doute représenter un déménagement de largement plus d'une tonne...).

Dans la salle
B&W & Marantz, les
802 D4 étaient en présence du nouveau lecteur
Marantz SACD 10 et du streamer haut de gamme
Marantz LINK 10n, doté d'une section préampli de très haute qualité, de sorte que ce LINK 10n alimentait d'ailleurs en direct l'intégré Marantz Model 10, utilisé alors comme ampli de puissance pur. Tandis que le lecteur SACD 10 (lecteur pur, sans section préampli) utilisait l'intégré entièrement, donc passait par sa section préampli.
L'intégré Marantz Model 10 fonctionne en classe D (avec peut-être un étage d'entrée en classe A vu le dégagement de chaleur, léger mais perceptible?). Les Modules de classe D sont les fameux modules pureHifi (conçus par le Belge Bruno Putzeys), mais ici une version spécifiquement développés pour cet intégré.


© Darko Audio
Globalement, quant aux sources: léger avantage aux CDs quand même, donc pas virer trop vite sa collection de galettes 12cm, comme déjà rappelé par Stereophile (on en a fait l'écho ici:
Virer sa collection de CDs ?), ainsi que par Abdès lors de sa présentation..
Bons timbres. Grave profond et propre. Belle image. Bien sûr la taille plus réduite de la pièce ne conférait pas à l'image une envergure démesurée. Mais la gageure, réussie d'ailleurs, était de faire jouer les grosses 802 dans cette pièce de taille modeste. Pari gagné ! Waouw ! Et ce, grâce aux bass-traps actifs
AVAA C214 de PSI Audio (Suisse) et à la plate-forme d'isolation IsoAcoustic placées sous chaque enceinte ! (photos ci-dessous)
Soprano et piano tout-à-fait convaincants dans
L'Amour et la vie d'une femme, le cycle de lieder de Schumann, qu'on pourra entendre ce mardi 27, dans une salle exceptionnelle. (Ici sur CD, par Catherine Dubosc, soprano, et J-Cl Pennetier, piano, label Accord; repris en extrait sur le disque-test de la NRDS, juin 1994; prise de son: Georges Kisselhoff - disque inexistant sur Discogs, 'cherchez pas)

Une plate-forme plus petite, sous la 803.
Merci pour l'organisation de cette réjouissante après-midi ! Je me suis terriblement bien amusé. Plein de musiques, et plein de rencontres.
(Et mention spéciale pour le sauciflard aux cèpes, à se taper le derrière par terre.)