83 ans et toujours au top. Je ne me permettrai pas de donner un avis musicologique sur cette prestation, mais le plus important est le plaisir, le groove... Dur dur de ne pas pouvoir danser dans cette magnifique salle Leboeuf plus habituée aux concerts classiques, mais je n'ai cessé de tapoter mes cuisses et d'onduler tout au long d'une série de morceaux scandés par une rythmique implacable.
Et c'est mon impression dominante : ce concert (qui reprend les morceaux de Saturday Morning, dernier opus de ce quatuor) est dominé par le rythme. Il ne s'agit pas de solos de piano soutenus par les autres instruments, il s'agit d'un immense pulsation au sein de laquelle le piano s'intègre et dont quelquefois il s'échappe, ce qui rend ces échappées encore plus prenantes et créatives.
On sent le respect et la volonté de donner la parole à ses partenaires, de les mettre en avant. Une vraie complicité, sans prétention et avec un plaisir visiblement partagé.
Dans notre domaine, et d'après ce que j'ai cru comprendre de la présentation, nous avions affaire en terme d'amplification, à un système BOSE... Suspendus aux cintres, deux espèces de conduits de profil paraléllipédique, qui sont sans doute en réalité une espèce de chenille de baffles qui sont tous orientés différemment et envoient le son sur toute la longueur de la salle.
Je reprendrais ici les appréciations sur le concert de Sheller, à la puissance 10, évidemment. Au 140, l'amplification était adaptée pour ce type de concert, même si personnellement je trouvais que la balance piano cordes était trop défavorable à ces derniers et mettait trop en avant le piano. Vous savez, j'ai connu pire, le Marni par exemple où le son du saxo situé à droite de la scène sortait de l'enceinte de gauche...
Ici, aux BOZAR, c'était quasi du rock, celui de ma jeunesse (Deep Purple ou Slade à Forest National) tant il y avait des basses (et pas naturelles, évidemment, des basse un peu trop BOOM BOOM). Donc rien à voir avec un concert acoustique, c'est le moins que l'on puisse dire. Une forêt de micros tout partout... Au moins trois dans le piano (ouvert ici) avec quelquefois des notes trop agressives. Sur le solo de contrebasse, on entend bien les notes, mais cela ne "sonne'" pas comme une contrebasse acoustique, cela va de soi...
Autrement dit, je pense qu'il sera impossible de COMPARER le CD et le concert... Aucun système, aussi sophistiqué sera-t-il ne pourra restituer le son du concert auquel j'ai assisté hier... Et tant mieux finalement, ce sont deux choses totalement différentes...
Avec le disque, je vais viser la reproduction d'un set acoustique, au concert, j'ai entendu un set beaucoup plus électro...
Qu'importe, le plaisir est là et c'est le plus important...
AMHA...